Baromètre de l’épargne : les Français continuent d’épargner, le pessimisme ambiant persiste

Baromètre de l’épargne : les Français continuent d’épargner, le pessimisme ambiant persiste © stock.adobe.com
Le dernier baromètre publié par Odoxa pour Groupama, Capital et BFM confirme la tendance actuelle de l’épargne : les plus modestes peinent à épargner, les plus aisés délaissent l’immobilier et le livret A, le plein étant déjà fait.

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Les épargnants toujours pessimistes inflation : Sans surprise, les Français épargnent quand cela va mal, et ils épargnent quand cela va bien, de peur que la situation n’évolue. Ainsi, selon la dernière édition de ce baromètre, plus de 8 Français sur 10 sont de plus en plus pessimistes sur l’inflation, l’évolution des prix de l’immobilier ou encore le rendement de leur épargne. Les Français et les épargnants se montrent très pessimistes, tant sur l’inflation – 88% se disent « moins confiants depuis ces dernières semaines » –, que sur le rendement de leur épargne (76% de défiance), leur capacité à emprunter (82%) ou sur l’évolution des prix de l’immobilier (85%). Economie : Les salariés sont 53% à se dire inquiets pour la situation économique de leur propre entreprise : c’est une dégradation de 14 points en deux ans. Seule une minorité de 43% de Français concernés par le sujet (salariés, travailleurs indépendants ou chefs d’entreprises) se disent aujourd’hui « confiants » sur la situation économique de leur entreprise. Mais il existe un profond hiatus entre les salariés et les indépendants : La confiance atteint ainsi 47% (contre 53% de défiants) auprès des salariés alors qu’elle n’est que de 30% (contre 70% de défiants) auprès des travailleurs indépendants. Et parmi les salariés, l’écart est important aussi entre les cadres et les catégories populaires : 59% de « confiants » chez les cadres contre 42% chez les CSP- (et même 36% auprès des ouvriers).Les épargnants modestes à la peine

Si les Français sont toujours des « fourmis », 67% d’entre eux parvenant à épargner tous les mois, la conjoncture actuelle combinant inflation et hausse des taux a sensiblement réduit la part des épargnants : -10 points en 4 ans... dont -6 points depuis mai dernier (ils étaient 73%). C’est notamment la part des petits épargnants qui s’est nettement asséchée en moins d’un trimestre :
Les Français qui parvenaient à mettre un tout petit pécule de côté chaque mois (entre 1 et 50€) a été divisée par deux depuis ces trois derniers mois (12% vs 24%) Les épargnants « moyens », mettant de côté entre 50 et 200€ par mois sont aussi sensiblement moins nombreux : 27% vs 32% le trimestre dernier et 34% il y a quatre ans. En revanche... les « gros épargnants » mettant plus de 200€ par mois de côté tous les mois ont « explosé » : ils sont désormais 28%, progressant de 11 points en trois mois (plus de 60% de progression !) et de 12 points par rapport à 2019.

Ce recul de la proportion de Français parvenant à épargner devrait encore s’accentuer à l’avenir : la part de Français comptant épargner davantage dans les mois à venir a baissé de 9 points depuis mai dernier (29% vs 38%). Les plus petits épargnants (1 à 50€/mois) sont ceux pour qui la baisse est la plus marquée : 23% aujourd’hui vs 39% en mai.
Placements épargne préférés

Sans surprise, les livrets épargne restent les meilleurs placements selon les épargnants. Mais, si les livrets sont toujours les placements préférés, ils reculent (l’immobilier aussi) alors que la bourse progresse, notamment auprès « gros épargnants ».

TOPPlacementsMeilleur placement ?

🥇 1
livret épargne
41 %

🥈 2
Immobilier, résidence principale
33 %

🥉 3
Assurance-Vie
17 %

4
Bourse
8 %

Pour les Français, les livrets d’épargne constituent toujours le meilleur placement pour leur épargne (41%) devant l’achat de son logement (33%), l’assurance-vie (17%) et la bourse (8%). Mais le contexte de hausse des taux modifie sensiblement la donne depuis deux mois : alors que l’attrait des livrets (-5 points) et de l’immobilier (-2 points et -5 points auprès des épargnants) reculent, celui de l’assurance-vie (+2 points) reprend quelques couleurs... et l’intérêt pour la bourse a même doublé en deux mois, passant de 4% à 8% auprès des Français. Il atteint même 15% auprès des « gros épargnants ». Lorsqu’ils font un placement financier (Assurance-vie, livret A, autre...) les frais de contrat qui sont affectés à ce placement constituent un critère de choix « important » pour les deux-tiers des Français et des épargnants. Pourtant, une majorité d’entre eux critiquent les informations fournies à ce sujet : 53% disent mal les connaître, 54% estiment qu’ils détaillent mal ce qui relève des frais de versement et des frais de gestion et 54% ne les trouvent pas « clairs et lisibles ».

Dans le contexte actuel de resserrement des possibilités d’épargne de nombreux Français (et, inversement de velléité de sur-épargne des « gros épargnants ») les compagnies proposant ces placements auraient grand intérêt mieux communiquer à leur sujet.

Enquête réalisée par Internet les 21 et 22 juin 2023 : Echantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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